samedi 1 février 2014

L'âge d'or de la ménagerbe

Cette semaine nous allons mettre à l'honneur notre très célèbre ménagère ainsi que la place primordiale qu'elle occupait sous les trente glorieuses. Pour ceux ou celles ayant l'esprit embrumé, les trente glorieuses c'était ça !

Pour certains réalité passée, pour d'autre passé utopique, cette période vit un nombre incalculable d'innovations qui facilitèrent la vie de l'occidental dans presque toutes les tâches de son quotidien. Des débuts de l'électronique pour les hommes à la cocotte minute pour les femmes, chaque chose était à sa place et chaque place avait sa chose...

Commençons donc notre étude par le cocorico de la cuisine, le symbole de la ménagère française : La cocotte minute !


Si l'on reste en surface, notons que ces affiches possédaient deux parties : Le pack shot et le message.
  • Le pack shot représente l'image du produit et l'ensemble du décorum servant à le mettre en valeur. Nous avons donc notre cocotte, le fond couleur et la dinde qui enrobe le tout. Le fond généralement utilisé à l'époque était des couleurs plutôt vives dont le rôle était de soutenir le message diffusé. Sur l'affiche de gauche, le fond est rouge signifiant ainsi l'amour ou des sentiments passionnels. Quoi de mieux que pour illustrer la notion de bonheur, largement rabâchée à cette époque. A notre droite la couleur jaune, couleur solaire, révèle la joie, la fête. Quelle joie notre homme de l'époque allait se faire en offrant gracieusement à sa petite femme chérie cette belle cocotte pour qu'elle puisse lui faire plaisir avec de bons petits plats (c'est la moindre des choses, après tout il se casse le cul tous les jours pour ramener du pognon).
  • Le plus frappant dans tout cela est le rôle de la dinde, à savoir la femme de l'époque. Notez combien elle semble ravie de présenter ce produit. Le sourire émail diamant, son aspect soigné et sa gestuelle sans ambiguïté : Mesdames, ce produit est pour vous ! Combien votre mari va être fier de vous si vous dopez vos compétences grâce à la cocotte.

Parce que oui, le femme se devait d'être non pas au foyer mais LE foyer. Telle était sa place et telle on le lui inculquait déjà très jeune, dès l'âge de raison acquis. Voici un extrait d'un manuel scolaire d'économie domestique de 1960 que l'on offrait également aux jeunes mariées à la sortie de l'église :

"* FAITES EN SORTE QUE LE SOUPER SOIT PRÊT : Préparez les choses à l'avance, le soir précédent s'il le faut, afin qu'un délicieux repas l'attende à son retour du travail. C'est une façon de lui faire savoir que vous avez pensé à lui et vous souciez de ses besoins. La plupart des hommes ont faim lorsqu'ils rentrent à la maison et la perspective d'un bon repas (particulièrement leur plat favori) fait partie de la nécessaire chaleur d'un accueil. [...] * PENDANT LES MOIS LES PLUS FROIDS DE L'ANNÉE, il vous faudra préparer et allumer un feu dans la cheminée, auprès duquel il puisse se détendre. Votre mari aura le sentiment d'avoir atteint un havre de repos et d'ordre et cela vous rendra également heureuse. En définitive veiller à son confort vous procurera une immense satisfaction personnelle."


Le femme se devait ainsi d'être la parfaite maîtresse de maison, sorte de bot au service de son homme de mari, où la relation matrimoniale tournait plus à la relation de maître/esclave qu'à celle du grand amour.
Mais, Isawa Greg, n'exagères-tu pas un petit peu ? Les femmes commençaient à être émancipées car elles votaient déjà à cette époque. Certes, vous avez raison. Hélas combien de femmes votaient ce que leur disait leur mari ? Ou pire, combien de femmes faisaient, avec moins que plus leur accord, une procuration à leur mari pour que ce dernier puisse voter à leur place ? Et voici comment la publicité voyait la libéralisation de la femme à cette époque... Triste réalité j'en conviens...

Du coup, il n'était guère étonnant de voir notre champs de vision parsemé de ce genre d'affiches, et de voir que pour la fête des mères, quoi de mieux qu'un robot électro-ménager à lui offrir. Là où certains nostalgiques voient cette époque comme celle de l'ordre domestique, il n'était ni plus ni moins question pour la femme que de s'épanouir au travers de son mari. Son désir importait peu, le conjoint avant tout et ce, de générations en générations. Si nous prenons notre époque moderne, la relation homme-femme a bien changé mais il reste encore des réminiscences du passé : 
  • Les jouets de ménagères sont au rayon filles, le bricolage au rayon garçons.
  • Un homme à femmes est un Don Juan, une femme est une salope.
Nous conclurons cet article sur le fait que la femme a longtemps vécu directement ou indirectement sous le joug de son conjoint, à un tel point que même ceux qui se mariaient par amour venaient à la longue à adopter ce comportement qui caractérisait le mode de vie de l'époque. Et la publicité ne manquait pas de donner le change sur la façon d'être, uniformisant ainsi les esprits et stigmatisant les déviants (que nous sommes aujourd'hui pour le coup). Ainsi, chères lectrices, libérez-vous de ce lourd héritage : Homme et femme même combat et votre désir, votre épanouissement ne passe pas par votre conjoint mais avec lui.

Je vous laisse méditer cela et je vous offre cette dernière affiche (ma préférée) : Comment combiner sexisme et racisme ? Ben voilà : 




Pour aller plus loin :
http://www.code-couleur.com/signification/jaune.html
http://fr.answers.yahoo.com/question/index?qid=20090917140246AAlQrJj
Google image = Ménagère année 50/60

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