samedi 15 mars 2014

Le placement produit

Pour ce dixième article, je vous propose chers lecteurs et chères lectrices un petit dossier sur une pratique publicitaire très connue et très usitée aujourd'hui, je nomme : Le placement produit ! (Ok c'était pas dur de deviner, c'est comme le Port-Salut, c'est marqué dessus...).

Petit dossier oui car je ne pourrais hélas m'étaler sur une dizaine de pages (dixième article, dizaine de pages... ok ? bon poursuivons...), sous peine de vous endormir sur votre ordi tant le sujet est vaste. J'essaierai donc d'écrire l'essentiel car l'essentiel est dans Lactel ! Et paf !!!! Vous l'avez vu le placement produit ?

Pour ceux ou celles qui auraient encore du mal, voici une brève définition* :

*Définition CSA

"Toute forme de communication commerciale audiovisuelle consistant à inclure un produit, un service ou une marque ou à y faire référence, en l'insérant dans un programme, moyennant paiement ou autre contrepartie."



Autrement dit, le placement produit c'est ça :

Les marques s'introduisent ainsi dans le quotidien de nos créations audiovisuelles préférées, tant et si bien qu'il devient rare de ne plus être sous influence. Tout y passe : Ordinateur, alimentaire, boisson, voiture et j'en passe... L'objectif étant double :
  • Pour l'annonceur (celui qui fait la pub), cette technique permet d'augmenter la capacité des individus à se souvenir de la marque dans la mesure où nous sommes disponibles pour la recevoir (comme l'expliquait si élégamment Patrick Lelay, ex PDG de TF1).
    Ainsi, nos barrières psychologiques étant réduites, nous accordons plus d'importance à ce que nous voyons et entendons. Conjugué au fait que bien souvent le placement produit concerne un des acteurs phare du film et/ou de la série et là c'est banco ! Les fans en voulant s'identifier à leurs stars préférées consommeront la marque en question, les plaçant ainsi dans un état affectif positif vis-à-vis de celle-ci. C'est comme cela que de nombreuses personnes achetèrent le téléphone Nokia 8110 à clapet coulissant de Néo dans Matrix suite à sa sortie au cinéma.
  • Pour le receveur, l'avantage reste le pognon qu'il va recevoir pour diffuser la (les) dite(s) marque(s) en question. Plus la marque est connue, plus ça chiffre. Plus l'objet est manipulé, cité, montré, plus ça chiffre. Parmi les quelques infos web des gens qui osent parler pognon, on estimerait entre 10 000 et 60 000 $ LA diffusion ! Autant vous dire que ce système permet de financer pour partie l'oeuvre audiovisuelle.

La technique presque séculaire (son origine audiovisuelle remonterait à 1919 avec le film "Le garage infernal" de Roscoe Arbuckle) est aujourd’hui bien rodée car elle ne se limite plus aux films ou aux séries,  mais également aux jeux vidéos. 


Si on prend l'exemple de l'image ci-contre, nous pouvons voir que le jeu HALO 4 est largement sponsorisé par Doritos et MTNDEW ce qui ravi visiblement le journaliste. Trêve de plaisanteries, ce que vous avez en face de vous est l'illustration du Doritosgate, sombre affaire qui porta l’opprobre sur certains journalistes de jeux vidéos car ces derniers auraient offert une PS3 à tous ceux qui auraient retwitté un message publicitaire (du jeu en question...). Bel exemple des limites du placement produit ou quand les journalistes, producteurs, réalisateurs se prostituent aux marques dans le simple espoir de faire du blé (Oui parce-qu'il n'y a pas que le riz et les pâtes dans la vie !), ou de gagner quelques avantages (voyages, avant-première, exclusivité ou cadeaux divers et variés).

J'aurais pu dire aussi les bloggers, car oui nous aussi sommes victimes (consentantes ?) du placement produit. Combien de mes homologues (copinautes) bloggers organisent des concours, vantent les mérites de marques ou autres produits dans le simple espoir d'être invité (oui je suis l'ELU(E) !!!! ) à des soirées (ben doudou, tu viens plus au soirées ???), de recevoir des produits gratos (pour les revendre, oui ma p'tite dame y a pas de petits profits...) ou encore de faire des VUES !!!! 
"Jaloux !!!!" me direz-vous. Point du tout, ce sont juste les faits et la loi du placement produit. Quand certaines personnes (bloggers, youtubers...) rassemblent des dizaines de milliers d'internautes, quoi de plus normal que ces derniers intéressent les marques. C'est de la pub low-cost pour eux !

Ce que j'aimerai c'est que chacun puisse avoir conscience qu'à un certains moment, les internautes (qu'ils soient plus ou moins connus) possèdent un pouvoir de négociation dont ils ne se rendent pas compte, et que servir de toutous aux industriels n'est pas une fin en soi. Internet est stupéfiant car il remet en cause les bases du pouvoir vertical. Le partage d'idées, d'infos rend les relations plus horizontales et à un certains niveau, le placement produit se doit d'être mûrement réfléchi.  D'ailleurs, certains films sont connus pour leur "fail" magistral concernant l'utilisation de cette technique. Qu'est-ce-qui comptait le plus au final, le film ou la pub induite ? Le résultat devenant ainsi assez ridicule...


La grande boucle (2013)
Seul au monde (2001)






















Bref, comme tout doit avoir une fin et que le fin du fin c'est Plantafin, je laisse le dernier mot à Wayne, qui a su tourner en dérision cette pratique déjà décriée en son temps :




Pour aller plus loin :
http://www.csa.fr/Television/Le-suivi-des-programmes/Les-communications-commerciales/Le-placement-de-produit
http://www.placementdeproduit.com/qu-est-ce-que-le-placement-de-produit/les-4-types-de-placement-de-produit/
http://www.lexpress.fr/diaporama/diapo-photo/culture/cinema/placement-de-produit-au-cinema-le-pire-et-le-meilleur-en-images_1261301.html?p=11#content_diapo
http://www.canardpc.com/pdf/DoritosHW.pdf

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